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Cycle Façonner l’Avenir 2017

6-10 février 2017


Chaire Innovation et Savoir-Faire
& École nationale supérieure
des Arts Décoratifs

31 rue d’Ulm | 75005 Paris

Cycle ouvert à l’ensemble de l’école

Croiser design et frontière

Quelles sont les nouvelles pratiques de design qui émergent à la lisière du vivant ou dans les interstices de la ville ? La notion de frontière ouvre à un ensemble de questions multiples, parmi elles celle d’où commence le vivant et finit le non vivant, mais aussi celles de zones urbaines de mixité ethnique, de blocage, de tensions, de contrôle… Cependant on oublie trop souvent que les frontières socioculturelles, biologiques ou mentales sont aussi des zones de contacts, de transmissions de savoir, de diversité et d’échanges qui permettent des porosités et imaginaires particuliers, devenant ainsi des interfaces clés de notre monde.

Relier pratique et théorie

Afin de répondre à ces questions le cycle propose d’une part deux ateliers pratiques qui auront lieu sur une durée de cinq jours, l’un en laboratoire et l’autre ancré dans le territoire de la ville de Paris. En parallèle, trois séances conférences rencontre, programmées le soir, apporteront des notions théoriques et des exemples de pratique issus de contextes internationaux afin de pouvoir situer les enjeux actuels et futurs liés à une démarche de design pouvant reconfigurer les frontières actuelles. Par cette exploration des formes concrètes et performatives et des dimensions normatives et éthiques de limites existantes et naissantes à deux échelles différentes, cette quatrième édition du cycle Façonner l’Avenir a pour ambition d’éclairer les frontières à même de nous aider à mieux gérer notre relation au monde, et d’identifier celles qui nous en bloquent l’accès, la compréhension, ou la possibilité d’agir.

Conférence rencontre
Lundi 6 février 2017
18h00 – 20h00
Amphithéâtre Rodin

Conférence en Français & Anglais
Entrée libre sur réservation et dans
la limite des places disponibles.
Contact : raphael.cuir@ensad.fr

Modération Anna Bernagozzi

Cette première soirée abordera la notion de frontière à l’échelle humaine, à mi-chemin entre le vivant et la ville. Elle posera ainsi le cadre général de cette édition du cycle en nous éclairant sur l’étymologie et la géographie mentale et physique, mais aussi la dimension fictive des frontières que nous érigeons et détruisons.

Vidéo en ligne :

Qu’est ce qu’une frontière aujourd’hui ?
Anne-Laure Amilhat-Szary
Géographe, professeure à l’Université Grenoble Alpes, directrice de Pacte, Membre du groupe FAMM (Frontières Altérité Marges Mondialisation)


Les frontières constituent aujourd’hui plus qu’un enjeu théorique dans la vie des personnes. Elles relient et divisent, elles se font mobiles, elles s’individualisent aussi, laissant circuler librement certains et en retenant d’autres. Elles sont un lieu d’exacerbation, une sorte de laboratoire de notre époque. (…) Comprendre ce qu’est une frontière aujourd’hui, c’est donc poser des questions fondamentales pour envisager l’avenir de nos sociétés, mais aussi pour reformuler les bases de notre relation au monde.

RESSOURCES

L'OBJET DE MES RECHERCHES
Anne-Laure Amilhat-Szary

AntiAtlas des frontières

UN ANTI-ATLAS DES FRONTIÈRES VÉCUES
A.-L. Amilhat, S. Mekdjian, G. Nasruddin

RIS
La Revue Internationale et Stratégique

Les frontières, lieu / locus d’une post-politique des images ?

AMILHAT-SZARY Anne-Laure, 2015, Qu'est-ce qu'une frontière aujourd'hui, PUF

[Notices] “Frontière” (Anne-Laure Amilhat-Szary + Jacques Lévy), in Jacques Lévy et Michel Lussault, Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Paris : Belin, nouvelle édition, 2013.

PDF de Présentation à l'EnsAD le 6 février 2017




Writing as architecture
Raafat Majzoub
Architect, artist and writer


In this talk, Majzoub expands on his multifaceted public performance of an alternative Arab world that has been ongoing through literature, film, public interactions, talks and infrastructure-building projects since 2012. Mainly focusing on a manuscript of a novel, a prototype of a hotel and an experimental NGO, this is a discussion of speculative publication (making-public) in competition with existing borders. Majzoub discusses borders in their presence, disappearance, blurs and collapses through his work and ongoing research. He debates the differences between borderlessness as unity and borderlessness as continuity. In his practice, there is no line between fiction and non-fiction. They are not comparable entities to delineate. Fiction is the universe by which and in which things are made. What is usually called non-fiction is where this fiction has agency. Throughout this conversation, Majzoub asks: What can artists and designers learn from ritualistic fiction ? What do the actualizations of colonialism and migration have in common? Are borders created through fiction only dissolvable through more potent fictions? And most curiously, how can fictions be potent?

RESSOURCES

INTERVIEW ABOUT Majzoub’S PERFORMANCE “HELLO, CAN YOU SEE ME?”

ARTICLE ABOUT Majzoub’S WRITING “THE PERFUMED GARDEN”

AUTOUR DE LA MAISON ROSE
a film by Joanna Hadjithomas & Khalil Jreige

WEST BEIRUT
a film by Ziad Doueiri

Koolaids: The Art of War, a novel by Rabih Alameddine

PDF de Présentation à l'EnsAD le 6 février 2017

Parergonomie : pour une science de la clôture et de l’ouverture
Norbert Hillaire
Artiste et théoricien de l'art et des technologies


Partout, dans le monde contemporain, se pose la question de la frontière, de la limite, de la bordure - et de leur franchissement, de leur transgression ou de leur abolition. Cette question hante notre temps. Mais son insistance même dans de multiples contextes et à propos de problématiques très diverses devrait éveiller la conscience critique, sinon le soupçon - comme pour tous les concepts à la mode (« développement durable », « réseaux »), et en particulier ceux qui résultent de l’ouverture engendrée par la mondialisation. On voudrait ainsi œuvrer à la promotion d’une nouvelle science : pour faire contrepoids à la trop fameuse ergonomie qui ne vise que « l’économie » fonctionnelle de l’objet ou du dispositif, et comme pour la concurrencer sur son propre terrain en lui opposant une « économie de la dépense », il s’agirait d’imaginer une science des bordures, et des débordements, des frontières, des à côtés, ou des envers, qui ambitionnerait de mettre à la critique les relations complexes et conflictuelles entre les principes d’ouverture et de clôture : une parergonomie.

RESSOURCES

L’œuvre d’art portée disparue au lieu

Tableau symétrique paregonomie



Conférence rencontre
Mardi 7 février 2017
18h00 – 20h00
Amphithéâtre Rodin

Conférence en Français & Anglais
Entrée libre sur réservation et dans
la limite des places disponibles.
Contact : raphael.cuir@ensad.fr

Modération Francesca Cozzolino

Cette deuxième soirée explore la notion de frontière dans le contexte de la ville. L’espace est ici avant tout saisi comme une production sociale complexe où une multitude d’acteurs agit. Les villes sont aujourd’hui les scènes de dynamiques sociales en action, qui ne cessent de transformer l’ordre établi des choses et la manière de les appréhender. La marche, performance ordinaire, dont plusieurs artistes se sont saisis pour en faire des espaces de création depuis les expériences des artistes situationnistes jusqu’aux figures plus récents d’artistes-marcheurs. Elle nous offre une méthode sensible pour interroger l’espace urbain et permet de construire une connaissance en actes du monde qui nous entoure.

Vidéo en ligne :

Qui façonne l’avenir des villes ?
Jacques Lévy
Professeur de géographie et d’urbanisme à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, directeur du Laboratoire Chôros


On peut se représenter les logiques spatiales de l’urbain en utilisant la notion de rhizome, un réseau ouvert dont les limites sont floues. Cette métrique s’applique à différentes échelles. Dans l’espace public, la gestion des corps définit une géographie mouvante régulée par la civilité. À l’échelle mondiale, un continuum imparfait raccorde toutes les villes grâce aux espaces publics fixes et mobiles. Entre les deux, des aires urbaines de moins en moins disjointes et qui se laissent de moins en moins enfermer dans un cadre territorial prédéfini. En somme, l’urbanité définit des espaces qui s’opposent en tout au pays, un territoire bordé par des frontières. La frontière marque ce qui, dans le Monde, n’est pas urbain. Là où la « frontière » a un sens dans la ville, c’est un sens figuré qui indique la membrane, plus ou moins poreuse, qui sépare et relie l’individu et la société. Intégrité de l’un et intégration dans l’autre y sont indissociables. L’urbanisme consiste à travailler ces rhizomes à rendre plus facile l’élévation de leur urbanité (densité + diversité). Cela passe par des actions qui ont peu à voir avec la « planification urbaine ». Les rhizomes urbains ont une multitude d’acteurs, mais aucun auteur.

RESSOURCES

AGORA DES SAVOIRS - JACQUES LÉVY - FRANCE : UN ESPACE JUSTE ? UNE GÉOGRAPHIE À INVENTER

FILM Jacques Levy, 2013 : Urbanité/s (film)

Groupe Frontière, "La frontière, un objet spatial en mutation.", EspacesTemps.net, Travaux, 29.10.2004

Jacques Lévy, "‘Frontière’.", EspacesTemps.net, Livres, 29.10.2004

Jacques Lévy, « Penser aux/les limites de nos limites », Sociologies [En ligne], Dossiers, Frontières sociales, frontières culturelles, frontières techniques, mis en ligne le 27 décembre 2010

[Notices] “Frontière” (Anne-Laure Amilhat-Szary + Jacques Lévy), in Jacques Lévy & Michel Lussault, Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Paris : Belin, nouvelle édition, 2013.

Jacques Lévy, “Habiter Cheonggyecheon. L’exception ordinaire”, Annales de Géographie, 704 (4-2015), pp. 391-405.

Jacques Lévy (dir.), Cartographic Turn, EPFL Press/Routledge, 2016.

À travers les frontières spatiales et sociales : marcher, vers le futur sans projet
Francesco Careri
Enseignant-chercheur au département d’Architecture de l’université de Rome Tre directeur du LAC (Laboratorio Arti Civiche) et co-fondateur du groupe Stalker/Observatoire Nomade

Lorenzo Romito Architecte, chercheur et artiste. Co-fondateur du groupe Stalker/Observatoire Nomade


Le collectif Stalker propose la marche comme forme d’intervention urbaine qui porte en elle les significations symboliques de l’acte créatif primaire : l’errance comme archétype du paysage, en entendant par le terme de paysage l’action de transformer symboliquement, autrement que physiquement, l’espace anthropique. C’est dans cette perspective que Stalker se sent proche de trois passages importants dans l’histoire de l’art, au tournant desquels il y a une expérience liée à la marche. Il s’agit du passage du dadaïsme au surréalisme (1921-24), du passage de l’Internationale Lettriste à l’Internationale Situationniste (1956-57) et du passage du minimalisme au land art (1966-67). En analysant ces épisodes, on obtient une histoire de la ville parcourue qui va de la ville banale de Dada à la ville entropique de Smithson, en passant par la ville inconsciente et onirique des surréalistes et par celle ludique et nomade des situationnistes. Les errances des artistes permettent de découvrir une ville liquide, un liquide amniotique dans lequel les espaces de l’ailleurs se forment spontanément, un archipel urbain où naviguer en allant à la dérive. Une ville dans laquelle les espaces où demeurer sont des îles dans la grande mer formée par l’espace où aller.

RESSOURCES

Canal youtube stalker

ÉPROUVER LE TERRITOIRE
Francesco Careri

La fabrique de la marche : un workshop pour interroger la marche par le design

Francesco Careri, Walkscapes: Walking as an Aesthetic Practice (Barcelona: Gustavo Gili, 2003)


Conférence rencontre
Mercredi 8 février 2017
18h00 – 20h00
Amphithéâtre Rodin

Conférence en Anglais
Entrée libre sur réservation et dans
la limite des places disponibles.
Contact : raphael.cuir@ensad.fr

Modération Aurélie Mossé

En physique, la frontière correspond à une zone dans laquelle le changement s’opère : un espace actif de médiation plutôt que de délinéation. Durant cette troisième soirée, il s’agit d’explorer la zone de friction, de perméation et d’interrogation que constitue aujourd’hui l’appropriation des biotechnologies. De la culture tissulaire à la domestication d’algues, nous questionnerions plus particulièrement, à travers des projets de recherche ancrés dans des pratiques créatives, comment science et design redéfinissent actuellement les frontières entre le vivant et l’inerte.

Vidéo en ligne :

Consuming Borderline Life ; on lab grown meat, compost and the semi-living
Oron Catts
Artist, designer, researcher and curator Director, SymbioticA, The Centre of Excellence in Biological Arts, School of Anatomy, Physiology and Human Biology, The University of Western Australia. Professor at Large in Contestable Design, Royal College of Arts, London.


This paper will explore the emergence of borderline, liminal life and life support entities through the work of the Tissue Culture and Art project (TC&A). Following the trajectory of the artistic projects of TC&A the paper will traverse the development of the concept of the semi-living as fragmented life forms that can only survive within a technological context. It would explore the indeterminacy of technological life and its apparatuses through the case studies of the Disembodied Cuisine project in which the artists were the first to grow and eat engineered meat in the lab, and Vessels of Care & Control; one of the latest projects by TC&A that featured an incubator heated by compost. It will literally and metaphorically consume, metabolise and compost biological matter in order to argue that art can act as a vehicle to explore the growing number of ontological breaches brought about by the transformation of biology to an engineering pursuit and life into a raw material.

RESSOURCES

The Tissue Culture and Art Project

CATTS, O., ZURR, I., (2016), "Vital Tissue Construct" in TERRANOVA, C.N. & TROMBLE, M. (eds), 2016, The Routledge Companion to Biology in Art and Architecture, Routledge

An ecosophical intersection of design and algal biotechnology: Algaerium Bioprinter and Algae Printing
Marin Sawa
Japanese designer and practice-based researcher in the field of design and algal biotechnology


The concept of “ecosophy” by the French activist and psychoanalyst Félix Guattari sheds light on the root of ecological and sustainability issues in the intersections of natural environment, social relations and the mind of inhabitants. I will discuss an ecosophical intersection of design and algal biotechnology with my research-based biodesign outcomes: Algaerium Bioprinter (2013) and Algae Printing (2013-2015). The former is a concept design installation contextualising the latter a technology of the digital printing of living algal cells. Describing these outcomes, the first half of this talk illustrates domestication of algal biotechnology, a distinctive character that connects the three domains of ecosophy. I will show developed applications of the Algae Printing technology in the areas of food, energy and environment. Biodesign is expounded in terms of multifunctionality and semi-living systems along with ecosophical implications. The second half will explain the collaborative interdisciplinary process between the designer and algal scientists, which drove the conception of ideas and making of biodesign. The laboratory-based research practice will be described, demonstrating two-way collaboration and a co-inventor role of designer in scientific research. The talk will end by pointing towards an emerging shirt from “intellectual consumption” to “utilitarian consumption”, from biodesign to bioindustry.

RESSOURCES

Green Gold

Sawa, M. (2016) The laboratory life of a designer at the intersection with algal biotechnology, Architectural Research Quarterly, Vol:20, ISSN:1359-1355, pp. 65-72.

Sawa, M. (2013) Algaerium Bioprinter. [Exhibition catalogue] Alive. Paris: Espace Foundation EDF.

Algaerium and interview In: William, M., ed. (2012) Bio Design: Nature Science Creativity. New York: MoMA; London: Thames & Hudson, pp. 77-80; Interview in pp. 266-267.

PDF de Présentation à l'EnsAD le 8 février 2017


Retour d’expérience
Vendredi 10 février 2017
14h00 – 20h00
Amphithéâtre Rodin et Rotonde

Conférence exposition en français
Entrée libre sur réservation et dans
la limite des places disponibles.
Contact : raphael.cuir@ensad.fr

Modération Sophie Krier

Retour d’expérience sur la semaine avec présentation pléniaire et exposition des travaux d’étudiants issus des secteurs Design Objet, Design Textile & Matière, Design Graphique Multi Média. Pour la présentation audiovisuelle en amphithéâtre, chaque groupe d’étudiants présentera le projet réalisé au sein de son l’atelier. Chaque groupe accrochera aussi le travail réalisé dans la Rotonde. Pendant la visite libre de l’exposition, nous échangerons de manière informelle les moments d’apprentissage individuels expérimentés au cours de la semaine.

Vidéo en ligne :

Un rendu est demandé en trois parties:

A - Accrochage en rotonde en groupe, par atelier (montage à partir de jeudi soir)

B - Présentation en amphithéâtre en groupe, par atelier (rendu des visuels sur clé usb vendredi midi au guide d’atelier)

C - Rendu sur papier et sur clé usb à Sophie Krier, vendredi midi, d’une réflexion individuelle, écrite, sur les sujets & savoir-faire abordés pendant la semaine. En maximum 250 mots, mettre en lien le processus de travail et les démarches expérimentés au sein l’atelier choisi avec au moins une notion théorique issue d’une des conférences du soir. Articuler au moins un lien (thématique, méthodologique) avec le mémoire ou grand projet en cours. Que ressortez-vous de cette semaine pour la suite de votre parcours ? Merci de mentionner votre nom et votre secteur en haut de page.

14h00 - 15h30
Retour d’expérience Atelier 1: Designers Infiltrés, guidé par Marie-Sarah Adenis

pause (30 min)

16h00 - 17h30
Retour d’expérience Atelier 2: Sortir de Paris 1997-2017, guidé par Francesco Careri & Lorenzo Romito

pause (30 min)

18h00 - 19h30
Pot participatif & visite libre de l’exposition dans la Rotonde. Échanges informels.

19h30 - 20h00
Décrochage et rangement
Fin


Atelier savoir-faire 1

De lundi à vendredi
9h00 - 17h00

La Paillasse
226 rue St Denis
75002 Paris

Designers infiltrés,
aux frontières du vivant

Guidé par Marie-Sarah Adenis,
designer et biologiste

Cet atelier sera l’occasion de parcourir les zones de tensions du vivant et de voir comment le design peut (ré)agir à ses/ces problématiques, repositionner le débat et ouvrir de nouvelles perspectives. Nous commencerons par constituer ensemble une cartographie à la fois rigoureuse et protéiforme de toutes les zones de frottements du vivant, à la fois en parcourant des découvertes scientifiques majeures, des projets de biodesign/design fiction mais également en éprouvant concrètement ces sujets à l’occasion de manipulations réalisées ensemble en laboratoire. Il s’agira de saisir les enjeux adressés par les biotechnologies en les replaçant dans une vision plus large des modes d’action du vivant au travers de toutes les frontières qui le façonne, le protège ou l’enferme. Nous étudierons ainsi entre autres : le phénomène des frontières redoublées qui permettent paradoxalement de rester en vie de part et d’autre (placenta), des frontières obligées de fusionner pour permettre la vie (rencontre spermatozoïde-ovule/ovocyte), des frontières mouvantes qui président au début et à la fin de vie, avec des géométries variables selon les législations (avortement/IVG, euthanasie), des frontières franchies en sens inverse, opération auparavant rapportée dans les mythes (résurrection, aujourd’hui promise par les biotechnologies (clonage), jusqu’aux frontières synthétisées (vie créée de toute pièce comme Synthia, exobiologie/xénobiologie), etc.. Il s’agira ensuite de choisir un interstice et de s’installer dans cette zone de tension pour creuser, déstabiliser, imager et faire résonner ces principes frontaliers avec d’autres problématiques et à d’autres échelles.

RESSOURCES

Copier-Cloner
Louis Rigaud

Afterlife
Auger-Loizeau

The Evolution of Bacteria on a “Mega-Plate” Petri Dish
Kishony Lab

Blueprints for the unknown
David Benqué

Powers of Ten, Charles & Ray Eames (1977)  

Atelier savoir-faire 2

De lundi à vendredi
9h00 - 17h00

Atelier itinérant
(marche pour rentrer dans Paris le lundi + mardi)
Sortir de Paris 1997-2017

Guidé par Francesco Careri
et Lorenzo Romito (Stalker)

Cet atelier de recherche sociale s’intéressera à la question de l’expérience concrète et des problèmes de représentation de la ville de Paris et de ses marges. Ceci se fera par le « mapping sensible », la cartographie, l’infographie, ou la création d’éléments de communication physique et de mise en relation des habitants d’un territoire. Cet atelier adoptera la marche comme méthodologie de recherche, prenant comme point de départ la réactualisation de l’archive de la marche Sortir de Paris, réalisée par le collectif Stalker il y a vingt ans. Chaque étudiant aura la possibilité de relier, de manière collective ou individuelle, son propre savoir-faire aux problématiques rencontrées, et de proposer des objets ou des scénarios de « design fiction » qui traduisent son expérience de la ville, telle que perçue au travers de la démarche de Stalker. « Paris est complètement saturé, en son intérieur il y a seulement quelques trous dont la Petite Ceinture, la longue friche du vieil anneau ferroviaire. Nous excluons l’hypothèse de la parcourir entièrement, et décidons à la place de partir d’une de ses stations abandonnées, la Flèche d’or, dans la tentative de sortir de la ville pour arriver à l’aéroport Charles de Gaulle. (…) La durée de notre dérive jusqu’à l’aéroport est la même que celle de l’aéroport aux quatre coins du monde. »  – Sortir de Paris (1997), Stalker.

RESSOURCES

IS NEW BABYLON HERE?
Francesco Careri - CAMPO


Bibliographie

Livres et films achetés ou commandés
par la bibliothèque de l’Ensad


BENNET Jane, Vibrant matter, A political Ecology of Things


BROMBERGER Christian, Alain Morel (dir.), Limites floues, frontières vives, Paris, éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, 2000.


DEBRAY Régis, 2013, Eloge des Frontières, Folio


MOULIN Brigitte (dir.), 2001, La ville et ses frontières. De la ségrégation sociale à l'ethnicisation des rapports sociaux, Parois, Karthala.


PROCHIANTZ, A., 2012, Qu'est-ce que le vivant ?  Seuil


PROUX Vanessa (ed.), 2015,  Biotechnologies: les promesses du vivant, FYP


Francis  WILMER S.E. & Žukauskaitė, A. (ed.), Resisting Biopolitics: philosophical; political and performative strategies, Routledge, Taylor and  Francis


STIEGLER, B., 1994, « Quand faire c’est dire. De la technique comme différance de toute frontière » in Le Passage des Frontières, autour du travail de Jacques Derrida, 1994, éditions Galilée


Maïté Lafourcade, La frontière des origines à nos jours, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, 1998. Actes d’un colloque


Walter Leimgruber, « The perception of boundaries. Barriers or Invitation to interaction ? », Regio Basiliensis, n°2-3, 1989, p. 49-59.


Michel Lussault, « Trans-spatialités urbaines », Hermès, La Revue 2012/2 (n° 63), p. 67-74.


Thierry Paquot, Michel Lussault, « Introduction. Étymologies contrastées et appel au franchissement des limites », in “Murs- frontiers”, Hermès, La Revue 2012/2 (n° 63), p. 9-15.


Christian Pradeau, Jeux et enjeux des frontières, Presses Universitaires de Bordeaux, 1993.


John R.-V. Prescott, Boundaries and frontiers, London, Allen and Unwin, 1978.


Architectural Research Quarterly, Vol:20, ISSN:1359-1355 Myers, W., ed. (2012) Bio Design: Nature Science Creativity. London; New York: Thames and Hudson.


Guattari, F. (2000) The Three Ecologies. 1989 original in French. 2008 ed. London: Continuum.


Repousser les frontières ?, Paris : Folio, Gallimard, 2014.


Les limites du vivant, de Roberto Barbanti et Lorraine Verner


Colophon

Coordonné par les secteurs Design Textile & Matière, Design Objet et Design Graphique Multi Media, de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et avec l’implication des enseignants du collège « Histoire, Théorie, Critique » le cycle Façonner L’Avenir a pu voir le jour grâce au soutien de la Chaire Innovation & Savoir-faire de la Fondation Bettencourt Schueller. Le cycle fait partie intégrante du cursus des 4e années afin d’initier les étudiants à une démarche d’innovation et de recherche ancrée dans la pratique de l’art et du design. Le cycle est ouvert à l’ensemble de l’école. Les ateliers sont réservés aux étudiants 4DO, 4DTM, 4DGMM à raison de 25 étudiants par atelier. Équipe de rédaction Anna Bernagozzi Francesca Cozzolino Sophie Krier Aurélie Mossé Conception graphique Coraline Mas-Prévost Conception du site Sarah Garçin Coraline Mas-Prévost Grands remerciements à tous les intervenants et étudiants impliqués, à Raphael Cuir, à La Paillasse et à l’ensemble des services techniques et administratifs de l’école.

Équipe de rédaction
Anna Bernagozzi
Francesca Cozzolino
Sophie Krier
Aurélie Mossé

Conception graphique
Coraline Mas-Prévost

Conception du site
Coraline Mas-Prévost

Grands remerciements à tous les intervenants et étudiants impliqués, à Raphael Cuir, à La Paillasse et à l’ensemble des services techniques et administratifs de l’école.

L’École des Arts Décoratifs est responsable pour le contenu de ce carton programme et du site. Elle a tout mis en oeuvre pour que les informations fournies soient correctes. Si néanmoins vous rencontrez une information incorrecte, ou si nous avons oublié de mentionner un crédit, merci de nous en informer : raphael.cuir@ensad.fr